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tera:ecohameau

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Tera - Une vision d'ensemble

Cette page a pour intention de présenter une vision d'ensemble du projet Tera et de son état d'avancement. Il renvoie déjà ou renverra bientôt à des ressources supplémentaires pour approfondir l'un ou l'autre des aspects qui y sont présentés.

LE PROJET TERA : DE QUOI S’AGIT IL ?

Tera est un projet expérimental initié au regard des nombreuses limites économiques, écologiques, sociales, politiques… auxquelles le monde est actuellement confronté, limites qui se déclinent autant à l’échelle du globe, que localement dans des territoires ruraux ou urbains.

Ce projet vise à construire, en partenariat avec les parties prenantes d’une zone rurale à revitaliser (élus, administrations, producteurs, associations, entreprises, habitants), un ou plusieurs écohameaux ou quartiers ruraux de vingt à trente habitants, qui créeront les conditions matérielles et humaines permettant à chacun d’expérimenter le chemin de son propre bonheur dans le respect des humains et de la nature, et qui seront moteurs d’un développement territorial durable et facteurs de cohésion sociale.

Concrètement, nous adoptons une approche systémique pour articuler modèle économique, organisation sociale, modes de vie et de production, et nous nous inspirons des multiples alternatives et solutions techniques développées souvent de façon indépendantes : permaculture, écoconstruction, énergies renouvelables, monnaies citoyennes locales etc…, afin de développer un écohameau qui reposera sur les piliers suivants:

  • Une relocalisation forte (85%) de la production vitale à ses habitants ;
  • Un mode de vie et de production respectueux de la nature ;
  • La mise en circulation d’une monnaie citoyenne locale pour valoriser cette production et créer un réseau d’échanges irriguant le territoire de vie de la richesse ainsi créée ;
  • La distribution à chaque habitant d’un revenu d’autonomie (revenu de base inconditionnel en monnaie citoyenne locale), qui soit garanti par la production locale et au moins égal au seuil de pauvreté plus un euro.
  • Une gouvernance partagée entre tous ses habitants et une organisation sociale favorisant la santé et l’épanouissement;
  • Des échanges humains, matériels et immatériels avec son territoire de vie de façon à s’inscrire dans son contexte politique, économique et social et être facteur de développement local et de cohésion sociale.

En lien avec le caractère expérimental du projet, nous mettons en place un conseil scientifique qui nous aidera à ajuster, éclairer, évaluer et partager ce que nous faisons. Nous sommes accompagnés par le laboratoire ATEMIS, laboratoire d’intervention-recherche spécialisé sur les enjeux de travail, sur les modèles économiques durables (économie de la fonctionnalité et de la coopération) et sur les enjeux de développement des territoires. Le projet a été lauréat de l’innovation sociale de la Région Nouvelle Aquitaine 2016.

LE DÉROULEMENT DANS LE TEMPS

Le projet est porté par l’association Tera, créée en juin 2014, et qui compte actuellement autour de 350 membres. Il comporte 3 phases de 3-4 ans environ, phases plus chevauchantes que disjointes :

  • Une phase de préparation, études et analyses : collecte d’informations et d’expériences auprès d'écolieux existants, organisation d’assemblées citoyennes, et depuis octobre 2015 préparation concrète des composantes de l'écohameau dans un territoire d’adoption;
  • Une phase d’expérimentation, qui verra la construction d’un premier écohameau, ou quartier rural, et de son écosystème coopératif, dans une commune partenaire, la mise en place des structures juridiques et le démarrage de la production;
  • Une phase de transmission de notre expérience, sous forme par exemple de modules de formation transmettant sous licence libre tout ou partie de ce qu’il nous aura été nécessaire d’acquérir ou de développer, et accessibles en participation libre et consciente.

Le projet se situe actuellement à l’interface entre la phrase de préparation et la phase d’expérimentation.

CE QUE NOUS AVONS DÉJÀ RÉALISÉ

Durant les 15 premiers mois, notamment à travers deux tours de France à vélo sur 10 000 km les étés 2014 étés 2014 et 2015, l’association est allée à la rencontre d’élus municipaux, d’entrepreneurs, de responsables d'associations, de collectifs et d’habitants de villes, de petites communes et d'éco lieux. Elle a réalisé des dizaines d’interviews sur les modèles économiques, financiers, juridiques et sociaux, sur les modes de gouvernance et de gestion de conflits ainsi que sur les relations tissées entre les parties prenantes des territoires.

Depuis octobre 2015, l’association dispose d’un siège social, le Domaine du Tilleul, dans une petite commune rurale du Lot-et-Garonne (Masquières). Il comporte une maison, des dépendances et 12 hectares de terre agricole et de forêts. Les membres de l’association y préparent les composantes matérielles, humaines, juridiques, économiques et partenariales qui permettront de démarrer la construction d’un premier écohameau expérimental. De multiples activités ont été lancées pendant ces premières années

  • Une réflexion sur des habitats légers sans fondation, démontables ou déconstructibles, autonomes en eau et en énergie, et nourriciers, c’est-à-dire associés à un jardin individuel. (lien vers maison nomade) Ces habitats devront être à un coût accessible à des petits budgets, et facilement constructibles par des non-professionnels. Des premiers prototypes ont été construits sur le modèle de la maison nomade créée par Yves Desarzens. De nouvelles versions sont en cours de développement.
  • Une production alimentaire basée sur les principes de la permaculture et de l’agroécologie. Une exploitation de maraîchage et une activité de boulange bio sont en cours de développement, les premières tranches d’une forêt-jardin ont été plantées ;
  • L’organisation d’une manifestation touristique, culturelle et commerciale (EcoNature 2016/2017), autour des premiers prototypes d’habitats légers. Elle avait pour but de valoriser le patrimoine de son territoire de vie et de sensibiliser aux thématiques de la transition écologique.
  • Le développement d’une connaissance mutuelle et de partenariats avec les parties prenantes du territoire. Par exemple, nous interagissons avec une douzaine de producteurs bio avec lesquels nous organisons des marchés et nous préparons la mise en place d’un réseau de distribution en circuit court.
  • Une organisation visant à conjuguer gouvernance partagée et efficacité, reposant sur des modèles d’entreprises dites opales (cf. Reinventing Organizations de Frédéric Laloux ), et sur la pratique d’un système d’accompagnement des conflits (cercles restauratifs) ;
  • Une inscription dans un modèle d’économie de la fonctionnalité et de la coopération, reposant sur l’attention à la génération d’effets utiles plutôt que de volumes matériels, sur la recherche de coopérations concrètes avec les acteurs du territoire, sur l’attention au développement de ressources immatérielles confortant à la fois le projet, et les individus qui le portent (compétences, confiance, reconnaissance, capacité d’engagement).
  • Des propositions sur les modèles juridiques à combiner : associations, SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), coopératives d’habitants, coopérative d’activité, coopérative de consommateurs et d’autres formes d’entreprises plus classiques ;
  • La formation de ses membres et le développement d’activités de formation: certains se forment pour devenir eux-mêmes formateurs, et un centre de formation et de ressources à l’éco-construction est en phase de conception.
  • L’accueil de volontaires tout au long de l’année : personnes souhaitant contribuer au projet, le découvrir de l’intérieur pour s’en inspirer, et parfois le rejoindre pour s’y investir durablement. Plusieurs centaines de personnes ont été accueillies soit en séjour soit en visites brèves depuis janvier 2016. Une vingtaine de personnes se sont installées sur le territoire.
  • L’application de protocoles de caractérisation de la biodiversité sur le Domaine du Tilleul

AU CŒUR DU PROJET : UN MODELE ECONOMIQUE ET JURIDIQUE

L’originalité du projet repose sur la construction d’un modèle économique qui assurera à chacun des habitants un revenu d’autonomie d’un euro supérieur au seuil de pauvreté. Ce revenu d’autonomie est un revenu de base versé en monnaie citoyenne locale. Il sera contre-garanti par la production de l’écohameau et sera distribué inconditionnellement à chacun des habitants. Ceux-ci seront ensuite libres de choisir des activités supplémentaires marchandes ou non pour augmenter leurs revenus.

Ce modèle permettra la création des richesses économiques nécessaires au démarrage des activités. Il constituera ensuite le liant qui permettant la convergence des différentes activités économiques vers la distribution de ce revenu d’autonomie. Deux fondamentaux à ce modèle :

  • Le respect de la loi et donc l’inscription de nos activités dans un cadre juridique légal. En particulier, on y retrouve l’inspiration du premier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789: Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune;
  • La valorisation en monnaie de notre production plutôt que sa distribution gratuite. Cette valorisation permettra de distribuer un revenu d’autonomie aux acteurs du projet et de comparer notre valeur économique avec celle du reste du monde.

Il implique concrètement la mise en place d’une comptabilité des Communs, la décision collective de ce qui a de la valeur pour nous, l’utilisation de structures juridiques permettant à la fois d’assurer le financement du projet, la circulation de la richesse, la valorisation en monnaie des activités, la distribution des revenus, etc… En parler ici serait trop long, mais nous préparons des vidéos et des présentations.

tera/ecohameau.1522079042.txt.gz · Dernière modification : 2018/03/26 17:44 de mariehelene

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